Magazine: Bigger, better, stronger – Décembre 2023
La croissance peut être source de difficultés si elle ne va pas de pair avec une bonne culture d’entreprise. Et à l’inverse, une culture forte est le catalyseur par excellence de la croissance.
Magazine: Bigger, better, stronger – Décembre 2023
La croissance peut être source de difficultés si elle ne va pas de pair avec une bonne culture d’entreprise. Et à l’inverse, une culture forte est le catalyseur par excellence de la croissance.
Les entreprises en pleine croissance exigent beaucoup de flexibilité de la part de leurs collaborateurs. Lorsque la cadence est marquée par des solutions innovantes et des idées commerciales en constante évolution, les processus, les structures et les cultures sont souvent mis à l’épreuve – et les personnes doivent obligatoirement suivre le rythme. Cette évolution constante demande de la persévérance, de la flexibilité à court terme, sans perdre de vue les objectifs stratégiques à long terme. Ces qualités sont en effet essentielles à la croissance de l’entreprise. Mais comment une entreprise parvient-elle à conserver des talents flexibles et persévérants ?
Dans les entreprises en pleine croissance, il est essentiel de traiter les collaborateurs avec attention. La croissance est synonyme de changement, et le changement peut à son tour générer de l’incertitude. Dans une phase de transformation, une culture forte apporte de la stabilité. La culture d’entreprise est un ensemble de règles tacites qui influencent le comportement, les décisions et les interactions. Pour une organisation, il est indispensable de définir sciemment sa culture, de la mettre en œuvre et de la vivre.
Une culture forte doit être élaborée activement et intégrée à la stratégie de l’entreprise. Les cadres, en particulier, doivent donner l’exemple, et les collaborateurs doivent la comprendre. Une communication claire et régulière des valeurs de l’entreprise et des formations continues peuvent aider à ancrer la culture, à la cultiver et à l’adapter si nécessaire. Ce n’est que lorsque les collaborateurs connaissent et vivent cette culture qu’ils peuvent en acquérir une compréhension profonde et travailler ensemble à la réalisation des mêmes objectifs.
Lors de l’édition de cette année des Best Workplaces™ Suisse, les entreprises gagnantes se sont distinguées de la moyenne suisse par une grande intégrité de la direction. Si le facteur le plus important en matière de satisfaction au travail reste la fierté à l’égard de son employeur, l’intégrité de la direction a fortement gagné en importance, conclut l’étude de cette année. Le comportement éthique et intègre de la direction figure parmi les cinq principaux facteurs d’une culture d’entreprise basée sur la confiance. C’est ce que confirment Raffaella Sadun, professeur à Harvard, et son équipe, comme le rapporte le magazine Harvard Business Manager : selon leurs recherches, les excellents dirigeants se distinguent aujourd’hui avant tout par leurs people skills, également appelées soft skills. Une équipe d’auteurs composée de scientifiques, de coachs et de conseillers en leadership a recueilli de nombreux éléments de preuve dans le cadre d’un article pour le Harvard Business Manager. Leur conclusion : « Nous avons plus que jamais besoin de dirigeants qui savent comment stimuler la créativité et l’engagement de leurs collaborateurs. Pour réussir au plus haut niveau d’une entreprise, il faut disposer d’un large répertoire de people skills qui permettent de manager indirectement un grand nombre de collaborateurs. »
Le comportement des cadres dirigeants joue donc un rôle décisif dans la transmission de la culture d’entreprise, car ceux-ci ne sont pas seulement des modèles, mais aussi des vecteurs de culture. Leur comportement, leurs décisions et leur communication ont une grande influence sur la manière dont la culture est perçue et vécue. Si une entreprise parvient non seulement à renforcer les people skills chez ses cadres, mais aussi à faire de la culture d’entreprise un terreau pour de nouvelles idées, elle peut stimuler la capacité d’innovation, renforcer l’engagement des collaborateurs et, en fin de compte, contribuer à la croissance. Lorsque la culture est basée sur des valeurs telles que la confiance et la responsabilité et que les personnes sont motivées et inspirées, il en résulte un climat propice à l’action et à l’apprentissage. Cette responsabilisation est souvent vécue par les collaborateurs comme une marque d’estime, et en retour, font preuve d’engagement, de productivité et de fidélité – des conditions importantes pour la croissance.
Même si tous les critères semblent remplis, il convient de rester vigilant. Quel est le degré de satisfaction des collaborateurs ? Leur humeur est déterminante et en dit long sur la culture d’entreprise. Des sondages réguliers permettent de détecter à temps la nécessité d’agir. Si l’ambiance se détériore, les entreprises devraient faire le point : les valeurs correspondent-elles encore à la personnalité de l’entreprise ? Et sont-elles vraiment vécues ? Si les sondages révèlent un besoin d’agir, il est important de prendre les mesures qui s’imposent. Il n’y a rien de plus démotivant que d’être invité à donner son avis et à faire des propositions, mais de ne pas être pris au sérieux.
Toute transformation a un impact significatif sur la culture d’entreprise. Pour que les changements ne minent pas la culture, ils doivent être mis en œuvre de manière réfléchie et attentive, surtout lorsqu’ils sont liés à la croissance. Il est important d’impliquer les collaborateurs dans les processus de changement. Ainsi, ils les comprendront mieux et s’identifieront plus facilement à la transformation. Lorsque les collaborateurs ont la possibilité de participer à un processus de changement, la transformation s’opère de l’intérieur – par les personnes qui incarnent également la culture d’entreprise.
La croissance et la culture sont indissociables. Les entreprises désireuses de croître doivent entretenir et développer leur culture de façon attentive. Une culture d’entreprise forte et positive peut non seulement soutenir la croissance, mais aussi servir de facteur de stabilisation en période de changement. En conciliant ces deux exigences, on évolue alors vers une symbiose, synonyme de réussite.
Le comportement des cadres dirigeants joue un rôle décisif dans la transmission de la culture d’entreprise, car ceux-ci ne sont pas seulement des modèles, mais aussi des vecteurs de culture.